Pilulier télévigilant

Comment fonctionne le pilulier télévigilant?

Le pilulier télévigilant : nouvelle activité pour les infirmiers ASD !

La régularité dans la prise de médicaments chez la personne âgée ou légèrement désorientée est une réelle préoccupation pour les familles et prestataires du domicile. Le chiffre surprend par son importance : 30 à 50 % des personnes âgées prennent mal ou oublient de prendre leurs médicaments, essentiels à leurs traitements. La prise non conforme des médicaments peut entraîner des problèmes de santé, des hospitalisations ou des admissions en maison de repos.

Prendre des médicaments, avec parfois jusqu'à des dizaines de gélules et comprimés à prendre à différents moments de la journée, n'est pas facile à gérer, et a fortiori, lorsque l'on prend de l'âge. Comme l'observance au traitement est le déterminant de son efficacité, il faut trouver des solutions pour faciliter la prise des médicaments. Vitatel, le spécialiste téléassistance de la Mutualité chrétienne, a lancé un pilulier électronique relié à une centrale d’appel : le pilulier télévigilant.

Le pilulier électronique, en soi, n’est pas une nouveauté. Le marché en propose depuis plusieurs années. L’originalité de Vitatel est d’y associer de la téléassistance. On parle alors de pilulier télévigilant.

Avec le système de pilulier télévigilant, si les médicaments n’ont pas été pris au moment voulu, l’appareil émettra un signal lumineux et sonore. Si les médicaments ne sont toujours pas pris après un délai convenu, le distributeur émet un signal vers la centrale PSD/Vitatel. Le téléphoniste prendra alors contact avec le patient ou son entourage afin de lui signaler l’oubli et de s’assurer qu’il n’y a pas un autre problème.

L’infirmier Aide & Soins à Domicile, acteur de votre santé

Actuellement, le pilulier Vitatel est mis en place en étroite collaboration avec les centres d’Aide & Soins à Domicile. Ce sont des infirmiers ASD qui se chargent, chaque semaine, de venir garnir le pilulier suivant les prescriptions médicales. Ils accompagnent également les patients dans l’utilisation du boitier. Si le médecin traitant adapte la médication en cours de traitement, le patient peut directement en avertir Vitatel en utilisant son bouton d’appel de téléassistance. Le relais sera alors fait vers l’infirmier dans les délais les plus brefs.

Grâce à ce système, les infirmiers ASD contrôlent plus efficacement l’observance thérapeutique de leurs patients et leur permettent de rester vivre à leur domicile.

 

 

Légende  photos : Après 20 minutes, le distributeur émet un bip pour prévenir d’un oubli. Au-delà, il prévient un opérateur, qui prend alors contact avec le patient.

 

 

Le pilulier télévigilant, un maillon du maintien à domicile

Aurélien Saro, en tant qu’infirmier, quel est votre rôle au domicile des patients qui bénéficient du pilulier télévigilant ?

Chez certaines personnes, les infirmiers préparent les médicaments dans un semainier, selon les prescriptions médicales. Mais, parfois, elles constatent qu’il reste des médicaments dans le pilulier et que donc les patients ont oublié de les prendre. Notre rôle est donc essentiel dans la détection des personnes nécessitant un pilulier intelligent et dans leur accompagnement à son utilisation.  Au début, les patients peuvent être réticents à l’installation du pilulier électronique car ils craignent de ne pas comprendre le fonctionnement. L’infirmier doit rassurer la personne et bien lui expliquer le système relativement facile : il suffit de retourner le pilulier.

Pour vous, est-ce un nouveau dispositif qui va permettre d’améliorer le maintien à domicile ?

Pour les proches, c’est rassurant de savoir qu’un aîné sera suivi sérieusement dans sa prise de médicaments. C’est ainsi l’assurance d’un traitement bien suivi et une garantie de plus pour un maintien à domicile. Les utilisateurs du système sont globalement ravis du pilulier. Ils trouvent que son utilisation est simple, qu’ils n’oublient plus de prendre leurs médicaments et que leur santé, de ce fait, s’améliore. Les médecins traitants soulignent également que le patient est plus serein, plus vigilant. Ils sont moins souvent appelés en urgence et les hospitalisations sont moins nombreuses.

A qui s’adresse le pilulier télévigilant ?

Le pilulier télévigilant s’adresse particulièrement aux patients qui souffrent d’une démence, d’un déficit non-corrigé de la vue, d’une médication complexe. C’est aussi un dispositif intéressant pour les patients atteints de la maladie d’Alzheimer, à un stade précoce. Il permet surtout d’éviter la multiplication des prestations infirmières payantes (6€ par passage) pour veiller à la bonne prise des médicaments.

 

 

L’expérience prometteuse du pilulier électronique

Il y a quelques mois, Claudine (prénom d’emprunt), 85 ans, est victime d’un accident vasculaire.  Difficile pour elle de se soigner seule, de se souvenir des médicaments à prendre. Elle est perdue et craint de mélanger ses traitements. Après quelques jours d’hospitalisation, Claudine revient pourtant chez elle dans son appartement grâce à un dispositif électronique et l’installation d’un pilulier électronique. Une décision qui n’a été prise qu’après avoir fortement balisé le terrain. En effet, il n’était pas question de la laisser sans aide et sans surveillance, particulièrement pour les médicaments qui doivent être pris de manière précise. C’est l’une des conditions émises par la coordinatrice de l’ASD de Mons, l’hôpital et la famille pour envisager le retour au domicile et assurer son autonomie.  

Sept jours sur sept

A son domicile, Claudine est effectivement accompagnée 24 h/24, sept jours sur sept par un pilulier télévigilant. Ce distributeur de médicaments électronique l’aide à gérer au mieux le suivi de son traitement. Une fois par semaine, l’infirmier passe pour préparer et disposer les médicaments.

Si Claudine oublie de prendre un médicament, à l’heure adéquate, tout a été prévu. Après 20 minutes, le distributeur émet un bip pour la prévenir et lui signaler son oubli. Si elle ne prend toujours rien, l’appareil prévient un opérateur, qui téléphone alors chez elle. L’occasion de voir si tout va bien, et de lui rappeler de vive voix qu’elle doit prendre son traitement.

Il se peut cependant que la patiente ne réponde pas, ou se montre incohérente. À ce moment-là, le centraliste contacte les personnes dites « ressources ». Il peut s’agir de la famille, des voisins ou encore de l’infirmière à domicile. L’opérateur reste en ligne jusqu’à l’arrivée de cette personne-ressource au domicile de la patiente. C’est un gage de sécurité pour elle mais c’est aussi un grand soulagement pour sa famille.

Grâce à ce dispositif, Claudine a pu regagner son domicile plus rapidement et surtout plus sereinement. Aujourd’hui, l’octogénaire a retrouvé son autonomie et son indépendance. Elle a donc décidé d’arrêter d’utiliser le pilulier télévigilant. Après un accompagnement des infirmiers de l’ASD, elle s’occupe elle-même de ses médicaments...